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Journée de réhabilitation de la rivière Dourbie.
Cette action à la fois symbolique et bien réelle a consisté à redonner son espace de liberté à la rivière et à reconquérir les zones de frayères à truites annihilées par ces barrages.
En 2011 et 2012, l’association Halieutitarn en collaboration avec le Parc Naturel Régional des Grands Causses a lancé une campagne de sensibilisation sur le sujet. Treize arrêtés municipaux ont été pris par les maires des communes des deux vallées, Tarn et Dourbie, afin d’interdire l’édification de ces ouvrages très dommageables au fonctionnement naturel de la rivière.
Ces arrêtés ainsi que des affiches « attention Fragile » et des plaquettes explicatives ont été envoyées chaque début de saison touristique aux mairies ainsi qu’aux structures d’accueil et aux prestataires de service (campings et loueurs de canoës).
Malgré cette opération - qui a coûté cher à l’organisation, budget communication de six mille euros-, on a pu constater que cette pratique nuisible n’a pas cessé pour autant.
Tous ces organismes ont-ils réellement joué le jeu de l’information auprès de leur public ?...
Ces barrages conséquents constitués de cailloux et de blocs dont certains dépassent parfois 100 kg ne sont pas de petites structures anodines de bordures pour amuser les enfants comme certains le prétendent.
Ils sont en général édifiés à proximité des campings riverains ou sur des secteurs de plages très fréquentées. Certains mesurent jusqu’à 1 mètre de hauteur et ils se multiplient en barrant parfois toute la largeur de la rivière. Ils prennent d’autant plus de volume qu’ils sont chaque année rebâtis sur leurs vestiges de l’année précédente, ce qui aggrave encore leur impact.
En quoi cette mauvaise pratique est-elle néfaste ?...
Sur les frayères à truites : La plupart de ces barrages sont édifiés sur les seuils qui sont en général les endroits les plus accessibles (les seuils sont les zones situées à l’extrémité aval des zones calmes, juste avant que les eaux ne s’engouffrent dans le rapide suivant, là où la lame d’eau est la moins profonde et commence à prendre de la vitesse).
Or, ironie du sort, c’est justement sur ces zones (lorsqu’elles sont non altérées) que se situent naturellement depuis toujours les sites de frai de la truite. Elle y trouve en temps normal, les conditions indispensables (granulométrie adéquate et vitesse de courant suffisante pour permettre le non colmatage et l’oxygénation de la ponte) afin que puisse se réaliser et qu’arrive à terme son cycle de reproduction si particulier.
Rappelons que les œufs, puis les alevins vésiculés de truites demeurent sous gravier durant une période proche de 3 mois et demi.
Le fait de construire ces barrages à proximité des seuils ralentit la vitesse de l’eau et bloque le transport solide des sédiments fins (sable et limons) qui colmatent les zones de frayères. Celles-ci ne peuvent alors plus répondre aux exigences de la reproduction.
L’eutrophisation : Les barrages bloquent également les débris organiques et en particulier les algues vertes, (dont nos rivières subissent désormais chaque année la prolifération) lorsque celles-ci arrivées en fin de cycle se détachent et sont entrainées par le courant. Elles se décomposent sur place renforçant le phénomène déjà problématique d’eutrophisation du cours d’eau.
La température : En augmentant les surfaces d’eau stagnante, les barrages contribuent également à l’élévation de la température de l’eau, ce qui favorise encore plus le développement des algues et lors des périodes de canicule peut hypothéquer la survie des jeunes truites qui ont un créneau de tolérance thermique réduit.
Pour les mêmes raisons ces constructions nuisent également au processus naturel d’autoépuration.
Les barrages sont donc loin d’être inoffensifs, ils sont une des conséquences néfastes d’un tourisme de masse mal maitrisé qui vient jouir de la nature comme d’un simple parc d’attraction en ignorant hélas tout de son fonctionnement.
Les associations déplorent que si peu de considération soit accordée à des espaces naturels sensibles, telles des rivières aussi emblématiques que le Tarn ou la Dourbie ; ainsi que les mesures insuffisantes prises pour leur sauvegarde. Elles espèrent qu’à l’avenir les pouvoirs publics prennent leurs responsabilités pour qu’enfin cessent les atteintes à l’intégrité de nos rivières et à celle des espèces qui ont encore la chance de les peupler.
1- Association Agrée de Pêche et de Protection du Milieu Aquatique.
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Précisons qu’outre les arrêts municipaux, les articles (R 432-1 et L 432-3) du code le l’environnement pris en 2008 et 2012 impliquent la protection des frayères…
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Journée de réhabilitation de la rivière Dourbie.
Claude Laurens pour le collectif des A.A.P.P.M.A de la Dourbie
Par le terme « barrage », j’entends des retenues faites sur nos cours d’eau, (la Dourbie en l’occurrence)en fin de plaine juste avant le courant.Ils étaient destinées à faire monter le niveau de l’eau en amont.D’ailleurs, après la démolition de certains obstacles, on a pu constater que le niveau de la rivière pouvait baisser de 30 cm, voire 40 cm et plus.Là encore une preuve de l’importance de ces ouvrages.Nous avons donc parcouru la Dourbie depuis Cantobre à sa confluence avec le Tarn Ces obstructions ont été créées durant l’été, par jeu ou par confort.On voudrait que ceux-ci soient l’œuvre d’enfants, qui par amusement ou désœuvrement dresseraient ces ouvrages.
Il n’est pas très difficile de faire la différence entre de petites retenues à modèle réduit faits par de jeunes gamins que nous avons tous sans doute faits à leur âge et puis des édifices qui barrent complètement le lit de la rivière par endroits.
En effet, comment de jeunes enfants pourraient-ils mettre en place des blocs aussi énormes que nous autres adultes avions du mal à bouger en s’y prenant à deux ou trois pour les retirer de la rivière ?Il faut sortir de cette hypocrisie, ces barrages sont le fait de personnes majeures qui enfreignent la loi.
Ce problème perdure maintenant depuis de nombreuses années malgré les nuisances connues qu’elles entraînent.Les nocivités ont été clairement identifiées et dénoncées, en voici quelques-unes :
- Réchauffement de l’eau
- Altération de la fonction d’autoépuration naturelle de la rivière
- Dégradation de la qualité de l’eau.
Les nuisances ne s’arrêtent pas là, ces zones des cours d’eau qui sont perturbées entraînent des conséquences sur les milieux aquatiques qui perdurent dans le temps. Chaque espèce évolue dans un espace qui lui est propre ; en modifiant des parties de la rivière, on bouleverse gravement des écosystèmes.
Par exemple, les invertébrés qui peuplent ces espaces ne trouvent plus les conditions optimales pour y vivre.
Faites l’expérience, soulevez quelques pierres dans un endroit modifié et d’autres là où la rivière coule normalement.Vous constaterez vite la différence.
Les retenues sont érigées en fin de plaine, sur des secteurs où devrait se dérouler la reproduction.À ce niveau l’impact est très important, puisqu’il peut altérer le cycle de la vie.
Date de dernière mise à jour : 05/07/2021