Le mardi 13 août, est venu chez nous Claude BOU.La Fédération des Grands Causses, HalieutiTarn, le collectif des trois A.A.P.P.M.A. de la Dourbie, avaient souhaité faire venir un scientifique pour discuter de la problématique des barrages érigés durant la période estivale.En effet, nous nous préoccupons de ce problème et de ses conséquences depuis plusieurs années.Ce passe-temps, ce jeu, je ne sais d'ailleurs pas comment on doit nommer cette activité, tout cela nous inquiète.
Nous avons depuis quelques semaines maintenant des températures élevées, qui donc réchauffent l’eau.La truite est un poisson d’eau fraîche : à partir de 18°C, on commence à observer de la mortalité chez les truites de l’année, les juvéniles.La Dourbie a des tronçons où le thermomètre grimpe bien au-delà. Une eau chaude contient moins d’oxygène et ce sont les petitestruites qui en ont le plus besoin.Si certains linéaires de la Dourbie, notamment en amont du Durzon ont des populations plus modestes c’est à cause de ce problème de thermie, causé par le réchauffement climatique depuis ces dernières décennies.Tout cela a été enregistré par les thermographes que nous plaçons tous les ans et qui sont étudiés par la Fédération de Pêche qui nous communique les résultats.Une succession de barrages accentue ce phénomène, diminue la faculté d’auto-épuration de la rivière (et donc, dégrade aussi la qualité des eaux de baignade).
L’hydrobiologiste était là pour faire des prélèvements, de la vulgarisation et projeter un film qui allait servir de support au débat de la soirée.C’est avec curiosité et attention que nous l’avons vu prospecter dans le lit de la rivière.Il a planté à deux endroits un tube métallique à une profondeur de 60 centimètres ; là-dessus, il fixait une pompe manuelle pour retirer l’eau qui s’était introduite dans le cylindre.Ensuite, il actionnait la pompe et transvasait l’eau dans un seau, qu’il vidait après dans une épuisette au filet très fin qui servait à recueillir les larves présentes.Assez peu de larves étaient présentes, vous en apercevrez deux sur le diaporama. Une analyse plus complète sera effectuée à l’aide d’un microscope pour terminer l’inventaire.Il y avait trois prélèvements par station, le dernier passait à travers un tamis, toujours pour essayer de trouver les indices de vie qui s'y trouvaient.Il prospectait ainsi en descendant à chaque fois d’une vingtaine de centimètres. La première eau que nous pouvions voir sortir était trouble, les deux dernières aspirations, elles, laissaient apparaître un liquide limpide.Les couches sous le lit de la rivière filtraient l’eau de manière remarquable. En fin de soirée, après l’apéritif et le pique-nique, Claude BOU a complété ses explications sur la faune benthique.Il nous a appris, entre autres, que l’on avait trouvé de la vie jusqu’à une profondeur de 40 m sous un lac !
Il a terminé la séance en répondant aux questions et autres interrogations.